Bureau Veritas : le CAC40 est désormais composé de quatre femmes dirigeantes

13-01-25 14:37

L'entrée de Bureau Veritas dans le CAC 40 marque un tournant significatif pour la représentation féminine à la tête des plus grandes entreprises françaises. Cette évolution notable porte à quatre le nombre de femmes dirigeantes au sein de l'indice phare de la Bourse de Paris, représentant une augmentation d'un tiers par rapport à la situation précédente.

Une nouvelle figure féminine dans le paysage du CAC 40

L'arrivée de Bureau Veritas dans le CAC 40 s'accompagne de l'intégration d'Hinda Gharbi au cercle restreint des directrices générales des plus grandes entreprises françaises. Cette nomination renforce la présence féminine au sommet de l'industrie française, ajoutant une voix supplémentaire à ce groupe d'élite.

Le paysage actuel des femmes dirigeantes du CAC 40

Avant l'arrivée de Hinda Gharbi, le CAC 40 comptait déjà trois directrices générales et deux présidentes. Voici un aperçu de ces femmes influentes :

Directrices générales :

  • Catherine MacGregor, à la tête d'Engie
  • Christel Heydemann, dirigeant Orange
  • Estelle Brachlianoff, aux commandes de Veolia

Présidentes du conseil :

  • Angeles Garcia-Poveda, présidant le conseil de Legrand
  • Barbara Dalibard, à la présidence du conseil de Michelin

Progrès dans les conseils d'administration

La représentation féminine dans les conseils d'administration des grandes entreprises françaises a connu une progression remarquable :

  • 46,7% de femmes siègent dans les conseils d'administration du CAC 40
  • 46,4% de femmes sont présentes dans les conseils d'administration des sociétés du SBF 120

Ces chiffres dépassent largement le seuil de 40% fixé par la loi Copé-Zimmermann de 2011, plaçant la France parmi les pays les plus avancés en matière de parité dans les conseils d'administration.

Défis persistants dans les comités exécutifs

Malgré les avancées dans les conseils d'administration, la situation dans les comités exécutifs (Comex) reste un défi :

  • En 2023, les femmes ne représentaient que 25,75% des membres des Comex du CAC 40
  • Ce chiffre est en légère augmentation par rapport à 2022 (23,3%)

Impact de la loi Rixain

La loi Rixain de 2021 fixe de nouveaux objectifs ambitieux :

  • 30% de femmes au sein des comités exécutifs d'ici le 1er mars 2026
  • 40% de femmes d'ici le 1er mars 2029

En 2023, 37,5% des entreprises du CAC 40 avaient déjà atteint ou dépassé le seuil de 30%. Certaines entreprises se distinguent particulièrement :

  • Cinq entreprises ont au moins 40% de femmes au Comex : Vivendi, Orange, Schneider Electric, Crédit Agricole et Engie
  • Onze entreprises en ont au moins 30%

Cependant, des disparités persistent, avec trois entreprises n'ayant aucune femme dans leurs plus hautes instances de gouvernance : Bouygues, EssilorLuxottica et Stellantis.

Le plafond de verre : un défi persistant

Malgré les progrès, un écart significatif subsiste entre la représentation des femmes dans les postes de cadres et dans les comités exécutifs :

  • Les femmes représentent en moyenne 37,09% de la population cadre du CAC 40
  • Mais seulement 25,75% des membres des Comex

Cet écart de 11,34 points illustre la persistance d'un plafond de verre, bien qu'il se soit réduit depuis 2008.

Initiatives pour accélérer le changement

Pour encourager la nomination de femmes à des postes de direction, des initiatives innovantes émergent :

  • L'ONG Actives a publié une liste des "Next Women 40", présentant 40 femmes qualifiées pour diriger une entreprise du CAC 40
  • Cette initiative vise à contrer l'argument du manque de candidates qualifiées et à encourager les entreprises à diversifier leurs choix de dirigeants

Perspectives d'avenir

L'arrivée de Hinda Gharbi à la tête de Bureau Veritas et l'entrée de l'entreprise dans le CAC 40 pourraient servir de catalyseur pour accélérer la nomination de femmes à des postes de direction dans d'autres grandes entreprises françaises. Cette évolution, combinée aux exigences légales et aux initiatives de sensibilisation, pourrait encourager d'autres conseils d'administration à considérer plus sérieusement les candidatures féminines pour les postes de haute direction.

Conclusion

L'augmentation du nombre de femmes dirigeantes dans le CAC 40 est un signe encourageant de progrès vers une plus grande diversité dans le monde des affaires français. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre une véritable parité, particulièrement dans les comités exécutifs et les postes de direction générale. L'arrivée de Hinda Gharbi marque une étape importante, mais elle souligne également la nécessité de continuer à promouvoir activement la diversité et l'inclusion à tous les niveaux de l'entreprise. Les lois Copé-Zimmermann et Rixain ont joué un rôle crucial dans cette évolution, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour briser le plafond de verre persistant. L'avenir dira si cette tendance se poursuivra et s'accélérera, ouvrant la voie à une représentation plus équilibrée des genres dans les plus hautes sphères du monde des affaires français.